L’exposition consacrée à Victor Vasarely (1906-1997) au centre Pompidou de Paris donne un regain d’intérêt à cet artiste dont nous connaissons davantage les oeuvres que le visage. Ses formes géométriques ont imprégné l’inconscient collectif des quinquas (donc moi!) sans que nous connaissions véritablement l’ensemble du parcours de ce génial plasticien, marquant les années 1970 avec ses jeux d’optique de formes visuelles et colorées abstraites que nous reconnaissons tous.
La semaine dernière, piquée de curiosité, j’ai donc pris le temps de m’arrêter à la Fondation édifiée par Vasarely à Aix en Provence. Située dans le quartier du “Jas de Bouffan”, devant le carrefour de nos autoroutes des vacances, et en face de la montage Sainte Victoire (immortalisée par Cézanne), ce lieu avait donc été soigneusement choisi pour un accès libre et symbolique.
J’ai découvert que Vasarely souhaitait élever non seulement un bâtiment pouvant intégrer ses oeuvres dans la structure même mais surtout un lieu interdisciplinaire de recherches et de débats, pour les générations futures d’architectes et artistes.
La fondation Vasarely à Aix en Provence édifiée en 1976
En voiture, à chaque passage devant ce drôle de bâtiment, notre regard s’attarde sur les formes géométriques monumentales de la façade. Il faut donc prendre le temps de s’arrêter pour visiter ce lieu si particulier dans son fondement. Ce n’est pas un musée traditionnel mais un lieu dévoué aux espaces et construit autour de 16 modules hexagonaux; il fallait oser édifier un tel espace pour présenter des formes géométriques colorées intégrées aux murs.
L’effet reste surprenant lorsque nous parcourons les hexagones présentants 6 murs différents à chaque fois avec des renvois bien sûr pour chacun des thèmes.
Dans le livre “Vasarely, une saga dans le siècle”, Pierre Vasarely son petit fils accompagné par Philippe Dana, raconte l’incroyable ascension et les tourments juridiques liés à l’héritage et la gestion de la Fondation jusqu’à l’heureux dénouement de la Cour de Cassation en 2015.
La côte de l’artiste remonte
Selon Artprice, l’artiste est classé au 223 ème rang mondial avec plus de 16 000 ventes !
La demande s’intensifie comme le montre la prochaine vente du 4 mai 2019 d’une peinture intitulée “Dell-3” à l’hôtel de ventes de Monaco estimée entre 120 000 et 150 000 €.
Avant de devenir le Maître de “l’op art”, (op pour l’optique), il s’est formé à l’école moderne du Bauhaus de Budapest. C’est un artiste qui a imprégné notre culture publicitaire occidentale et inondé l’espace visuel marquant toute une époque.
Le succès des formes abstraites, géométriques colorées reste une des approches fondamentales des pièces monumentales proposées par les artistes contemporains de la scène internationale d’aujourd’hui qui ont été inspirés par Vasarely.
De plus, la signature d’un artiste reconnu du XXème siècle contribue à donner une valeur sûre au marché. Après avoir connu le succès international, sa côte a fortement chuté au tournant des années 2008 en parallèle avec la crise des marchés.
Espérons que ses oeuvres soient désormais appréciées à leur juste valeur !